Valentina Canseco

Solo Show ⎜VARIATION 1 ⎜du 08.06 - 01.07.2023

Group Show ⎢PLURIEL⋅LES ⎜du 15.03 - 08.04.2023

Valentina Canseco ⎥galerie Julie Caredda

D’origine brésilienne et chilienne, Valentina Canseco née en 1985, vit et travaille à Paris.
Plasticienne, son travail s’oriente vers la peinture, la sculpture et l’installation.

Diplômée des arts plastiques auprès de différentes institutions entre la France, la Belgique, et la Colombie, son travail se fonde sur un rapport singulier aux paysages et à leur matérialité.

Régulièrement sollicité ou sélectionné, le travail de Valentina Canseco est depuis plusieurs années exposé dans des lieux institutionnels ou des expositions privées. Lauréate de la bourse de la création de Medellin (Colombie), ses premières œuvres ont été présentées dans plusieurs institutions culturelles de la ville dès 2011 (Le MAMM de Medellin, La biennale MDE 11). En 2017, elle est choisie pour exposer au 62e Salon de Montrouge. En 2018, elle présente des travaux de photo-plasticienne au 104, à Paris, dans le cadre d’une exposition en partenariat avec la MEP, ainsi qu’une installation collective au Pavillon français de la Biennale d’Architecture de Venise. Elle réalise une performance avec le 19CRAC de Montbéliard (2019) ou à la Fondation Villa Datris (Isle-sur-la-Sorgue) pour l’exposition « Recycler-Surcycler » (2020). En 2021, elle réalise une installation monumentale à la Basilique Saint-Vincent dans le cadre du Festival International d’Arts Constellations (Metz).

Avec le partenariat de la 193 gallery

  • 2023

    VARIATION 1, Galerie Julie Caredda, Paris, France

    Exposition / Résidence en novembre-décembre, 193 Gallery, Paris, France

    ART GENEVE - 193 Gallery, Genève, Suisse

    2022

    Médusée, Galerie Ars Longa, Aix-En-Provence, France

    2021-2022

    Matrices, La NEF, Paris, France

    2021

    Paysage Immatériel, (commissariat Myriama Idir), Basilique Saint-Vincent, Festival International d’Art, Metz, France

    2019

    Carte Blanche, Galerie Vitrine DD, (commissariat Pauline Lisowski), Paris, France

  • 2023

    Nuit tranquille, (cur. Grégoire Prangé, Paris, France), Le Pyth, Paris France

    Pluriel.les, Galerie Julie Caredda, Paris, France

    2022

    13,22, Galerie Bertrand Grimond, Paris, France

    L’ouverture, Galerie du 19M, Chanel, Aubervilliers, France

    Biennale d’Art de Longueil, Quebec, Canada

    2021

    Recycler/ Surcycler, Espace Montecristo, Paris, France

    Eternal Sunshine of the spotless mind, Galerie Ars Longa, France

    2020

    Recycler/ Surcycler, Fondation Villa Datris, L’isle-sur-la-Sorge, France

    Carte Blanche, (commissariat Romain Tishit), Espace Bertrand Grimont, Paris, France

    2019

    Diffractions, (commissariat Valentina Locatelli), Galerie Patricia Dorfmann & Julio Galerie, Paris [Parcours Off de la foire ArtParis ArtFair]

    2018

    Carte Blanche au Collectif AAAAA! (Valentina Canseco, Alexandra Arango, Julia Lopez + Laurent Gongora) , Pavillon Français, Biennale d’architecture de Venise, Italie

    Objectif Jeux 2024, Le 104 et la MGI (La Maison du Geste et de l'Image), Paris, France

    Objectif Photo, La Maison Européenne ( MEP) et la MGI (La Maison du Geste et de l'Image), Paris

    2017

    Carte Blanche: Variables, Backslash Gallery, Paris, France

    Vente aux enchères du 62 ème Salon de Montrouge, Le Beffroi, Montrouge

    2012

    Exposition collective, Museo el Castillo, Medellín, Colombie

    2011

    Le Miniprint en plaque solaire, La Galería Original Múltiple Arte Grabado, Buenos Aires, Argentine

    Signs y Signals in the Perifery, Biennale MDE11, Collaboration entre les villes de Medellín Colombie et de Ho Chi Minh Viêtnam, Espace Casa 3 Patios, Medellín, Colombie

  • 2023

    Paysage Photosynthétique, un immeuble, une oeuvre, Belugart, Ferney Voltaire

    2021

    Paysage Immatériel, ville de Metz, Basilique Saint-Vincent, Festival International d’Art, Metz, France

    2020

    Fresque Au-Delà des mondes, Plaine Commune Habitat, Avec le Collectif AAAAA! ( Valentina Canseco, Alexandra Arango, Julia Lopez), Lauréat Appel à projet, Saint-Denis, France

    2021-202O-2019 Carte Blanche Vitrine, Madame Monsieur Lunetiers, Maison Lafitte, France

    2019 Fresques au Royal Hamilius de Foster & Partners, Luxembourg, Luxembourg

  • 2023 résidence à venir - 193 Gallery - Novembre-décembre Paris, France

    2023 ART GENEVE - 193 Gallery, Genève, Suisse

    2022 SCOPE - 193 Gallery, Foire d’Art Contemporain, Miami, Etats-Unis

    2022 LUXEMBOURG ART WEEK - 193 Gallery, Foire d’Art Contemporain, Luxembourg, Luxembourg

    2021 DIJON ART FAIR, Dijon, France

    2021 ART PARIS ART FAIR, Grand Palais Ephémère, Paris, France

    2021 Laboratoire JE[U]S, Résidence Espace Agrégat, Longueil, Quebec, Canada

    2019 Résidence CLEA (Contrat Local d'Education Artistique) à Le 19 CRAC (Centre régional d'Art Contemporain) et la DRAC, Montbéliard, France

    2017 Bourse de production Gojiki, Salon de Montrouge, France

    2017 62 Eme Salon de Montrouge, France

    2016 Résidence croisée arts plastiques/arts scéniques, le 6B, Saint-Denis, France

    2011-2012 Prix, VIII ème Bourse de création en arts visuels, modalité dessin et gravure, projet Medellin al Sol y al Agua, en collaboration avec Daniel Carvalho urbaniste à URBAM, Mairie de Medellin, Medellin, Colombie

  • Ville de Metz

    Fondation Villa Datris pour la sculpture contemporaine

    Collection Privée Nouvelle Ecole Française

    Collection privée Royal Hamilius

    Collections Privées

    Collections Longchamp

“Son œuvre traverse la peinture, la sculpture et l’installation. Elle explore un rapport singulier au paysage par la lumière, la couleur et les variations d’échelle et compose des métonymies comme prismes du visible, capables de recréer des impressions sensibles du monde extérieur. Dans son travail en volumes, elle questionne notre relation à l’architecture et au vivant. En peinture, ses tableaux, rythmés par la musicalité qu’elle perçoit dans les couleurs, créent des partitions de l’invisible. Le spectre de son travail se déploie ainsi d’un rapport initial au figuratif vers l’abstraction et la spiritualité.”

TEXTES

  • Pour cette Carte Blanche, artistes et curateurs expérimentent ensemble les relations des œuvres à l'espace. À partir des volumes de la vitrine DD, les œuvres se déploient pour faire corps avec l'architecture. L'artiste poursuit ici ses recherches sur la couleur et la lumière qui soulignent et intensifient le rapport à l'objet et à l'espace.

    Valentina Canseco prête une attention particulière à certains objets et mobiliers du quotidien, ici la cagette et la bouée, les dévoile sous plusieurs états, les décompose, pour donner à voir leurs diverses formes et les multiples possibilités qu'ils incarnent. L'artiste interroge la tridimensionnalité de l'objet par le dessin et la peinture. Ses œuvres fluorescentes créent des expériences optiques tandis que d'autres jouent sur le trouble des perceptions de matière, la cagette en bronze.

    « Je privilégie les matières brutes, les formes archaïques, la ligne, le contraste et une simplicité dans le traitement pictural pour permettre une certaine radicalité dans mon propos. Le fluo m'est apparu en contrepoint du noir et blanc et l'utilisation du PMMA comme un oxymore du matériau dit pauvre. J'aime l'idée d'allier les contraires comme une fatalité, Eros et Thanatos. »

    Sa peinture Matrice apparaît comme une fenêtre qui ouvre vers d'autres trajectoires possibles de l'espace. Les rayonnements colorés qui en émanent captivent et hypnotisent le regard du spectateur. Nichée, derrière elle, des lignes de néons diffusent une lumière pour dessiner la cagette.

    « Je dessine la matrice avec la lumière, derrière la porte, son squelette, ce qu'il reste d'elle, son « âme », la lumière porte en elle une certaine spiritualité, j'aime l'idée de redonner la vie à ce qui est déchu. »

    Des formes en PMMA de diverses couleurs épousent les reculs, à différents niveaux, les structurent, et rythment le déplacement du regard. Dessins dans l'espace, ces éléments donnent une impression de vie, de basculement et de légèreté. Ces pièces prouvées des présences comme des organismes qui pourraient se mouvoir et se reformer en se posant du sol au plafond. Ces figures minimales et géométriques colorées semblent sortir de la toile pour matérialiser une nouvelle atmosphère légère et ludique, comme une respiration. Mais selon où l'on se place, la solennité et la sobriété reprend sa place pour offrir au regard un repos et un temps de réflexion sur la notion d'architecture et d'auto construction.

    Un grand dessin Construction 4 se comporte comme ces formes. Il présente une démultiplication de la cagette, faisant naître des horizons ou des paysages utopiques imaginaires dans lesquels chacun peut projeter sa propre histoire. Elles disparaissent presque, en chutant, et rappellent les habitations précaires, un effondrement possible.

    Valentina Canseco joue sur le trouble des apparences. Au sol la sculpture Paysage recyclé 5 ressemble à un objet brut. En s'approchant, le véritable matériau se révèle, le bronze. La contemplateur nous conduit à prêter attention aux objets qui deviennent précieux par le regard et l'usage qu'on leur porte. Cette œuvre est à la fois indice, point de départ ou fin du déploiement des formes.

    L'artiste crée des relations entre la finesse du papier et la solidité d'autres supports, entre vide et plein, fixité et instabilité. En circulant le visiteur est incité à reconstruire mentalement des paysages personnels. Cette exposition propose une multitude de points de vue. La transformation de l'objet en structures et en trames converge vers une multiplicité d'espaces, ouverture à l'imaginaire d'une infinité de transformations possibles.

  • Câbles et déchets, bidons et caddies, cagettes et tôle ondulée… Valentina Canseco s'empare des matériaux les plus humbles, de toutes les constituantes de son paysage quotidien, pour les inviter à un autre voyage, de dessins en installations. Installée sur l'île de Saint-Denis, l'artiste s'inspire des paysages urbains laissés à la marge des villes, pour leur redonner grâce, les recomposer. C'est un entrelacs de fils électriques et de lattes de bois qui joue L'amour fou dans le secret d'une cloison brisée. Ce sont des tasseaux de pin finement sculptés d'un bas-relief de mille fenêtres, qui oscillent entre l'architecture moderniste et la sculpture archaïque. Ou encore un radeau de bric et de broc qu'elle fait naviguer sur la Seine, réalisé à partir des restes des chantiers alentours. « Nous nous interrogeons ainsi ce qu'il reste d' un aménagement privé et dans quelle mesure ce qui est déchet peut se révéler un moyen de renouveau, de rêve et de réappropriation », résume-t-elle. A ces objets abandonnés, l'artiste refuse le repos, pour les remettre plutôt en mouvement, parfois par l'intermédiaire des corps : ainsi de cette chorégraphie minimale, où la danseuse Lilli Garcia vient dialoguer avec un bidon et un pneu, en une digression de formes hybrides, mi-objets mi-sujets. Car d'équilibre il est toujours question dans cette œuvre.

  • Le matériau pauvre, industriel, est au centre des recherches de Valentina Canseco. L'artiste propose des interprétations libres et des détournements de ces matières simples, tout en conservant à l'esprit les nécessités écologiques de notre époque en opposition à notre surconsommation. Elle met l'accent sur la richesse visuelle insuffisamment exploitée de cagettes de bois ou de rébus pourtant pérennes, à travers des dessins et des installations foisonnantes dans qui se bousculent les notions d'auto-construction et du recyclable. Valentina Canseco concentre ses explorations artistiques sur des matériaux industriels de base. Elle propose des interprétations et subversions débridées de ces matériaux simples tout en tenant compte des nécessités environnementales de notre époque, qui contrastent si fortement avec notre surconsommation. L'artiste souligne la richesse visuelle et la durabilité sous-exploitées des caisses et chutes de bois avec des dessins et des installations extravagantes où les notions d'auto-construction et de recyclage sont fortement présentes.

  • Valentina Canseco : le travail des matériaux du quotidien pour ouvrir vers d'autres horizons…

    Valentina Canseco travaille à partir des objets du quotidien, qu'elle trouve, ramasse et façonne, sublime. Du dessin au volume, elle décompose et recompose des objets et du mobilier pour créer des situations et ouvrir vers d'autres univers. Fascinée par la cagette, elle en a fait un module qu'elle décline, déconstruit et cherche à le comprendre, matrice aux potentialités infinies. Elle joue sur sa simplicité mais également sur sa complexité. Cet élément, cette forme, parfois au sol, au mur, élément dessiné, utilisable, invite le spectateur à s'interroger sur sa fabrication. Des matériaux recyclés, de rebuts, cet artiste montre de quelle manière les déchets peuvent être réemployés, renaître et ainsi devenir des éléments pour de nouvelles constructions. Fragmentés, découpés, en situation instable, les éléments de la maison, toits, portes, etc, ouvrent les possibilités d'une métamorphose, d'une histoire à inventer… Un événement se serait-il produit ? Détournés de leur fonction, leur symbolique se révèle d'autant plus : Avoir un toit, un chez soi, un espace fermé et accueillant, de partage. L'objet est parfois mis en mouvement, support à des actions, performances avec une danseuse, chorégraphe Lilliana Garcia… Ces territoires de jeux sollicitent notre imaginaire et l'envie de nous approprier les éléments de notre environnement pour des constructions… Par ses jeux de transformation des matériaux, l'artiste interroge nos manières d'habiter et notre relation au paysage. Ses œuvres donnent l'envie de rêver à des habitats insolites, utopiques…

  • « On habite ce qui nous ressemble »

    Valentina Canseco fait partie de ces artistes qui vous regardent droit dans les yeux lorsqu'elle vous parle. Elle vous rencontre après plusieurs heures de travail, l'énergie intacte, le regard rempli de projets et d'engagement. Et si elle vous parle de sa démarche d'une voix assurée, c'est toujours avec l'oreille tendue sur ce qui l'entoure.

    Animée par des questions à la fois anthropologiques, écologiques et artistiques, Valentina Canseco nous surprend dans les formes qu'elle donne aux matériaux qu'elle récupère. Un fil électrique dans lequel on se prend les pieds, un cageot ramené du marché qui nous sert à allumer un barbecue, une roue que l'on abandonne au fond de son jardin, un bidon en plastique retrouvé le long du canal... Des matériaux précaires qu'elle détourne dans ses installations et avec lesquels il lui arrive de performer, révèlent son corps joueur, dansant, se réinventant dans l'espace.

    Valentina Canseco manipule des objets qu'elle décide de déconstruire, de découper dans un corps à corps surprenant. Et ce, à la manière d'un jeu d'enfant, qui serait démonté, remonté de façon plus ou moins exacte, bien que l'exactitude ne réside que dans les modes d'emploi. C'est notamment la porte que l'on retrouve dans plusieurs de ses installations : une porte détournée, ôtée de sa fonction, comme dans Particip'Books, dans laquelle elle devient une bibliothèque en plein air.

    Une porte que l'on découvre aussi pliée, découpée, cisaillée, décortiquée et réassemblée. Une porte désormais toujours ouverte sur l'espace environnant, quelquefois posée au sol ou le long d'une cimaise. Réinventée à la manière d'un origami ou d'une cocotte en papier, aux qualités sculpturales (re)dévoilées par les mains de l'artiste. Elle n'en perd pas moins sa symbolique.

    Ouverte, entrouverte, fermée, autant de possibilités, autant de passerelles vers le monde extérieur. L'intimité, le regard de l'autre, l'espace public, autant de notions sur lesquelles l'artiste s'interroge.Qu'est-ce que l'on donne à voir ? Qu'est-ce que l'on donne à l'autre ? Des questionnements qu'explore l'artiste tant dans ses projets personnels que dans sa pratique collaborative.

    Valentina est une magicienne qui transforme la cagette en un dessin in situ sur une cimaise de Montrouge.

    Autant de lignes délicates, de poésie à la pointe fine, d'aigrettes instables qui s'envolent de part et d'autre de l'espace. Les lignes de chevauchent, s'emmêlent comme un souffle léger sur un mur d'une étrange solidité.

    Son parcours aussi nous surprend. Ses expériences l'ont menée aux quatre coins du monde, lui permettant de renouer avec des origines sud-américaines. Quelques années passées en Colombie marquent un tournant dans sa pratique de plasticienne.

    Vagabonder dans les rues, partir à la rencontre des habitants. Explorer l'architecture, dessiner les façades, fines frontières entre espace public et privé. Garder la mémoire des instants, des paysages, des lieux de vie et de survie. Valentina Canseco puise son inspiration dans le paysage du quotidien. Un quotidien exceptionnel puisque le voyage s'étend désormais dans l'environnement brut et chaotique de Saint-Denis où elle travaille, qui ne ressemble en rien à Paris qu'elle habite.

    Elle est intégrée, ajustée et dessinée, dessine beaucoup même. Des croquis, des architectures. Des lignes géométriques, toujours à la main. La justesse ne se trouve pas dans la perspective mais dans le coup de crayon, l'imperfection du tracé, réalisée du bout des doigts. Ce qui intéresse l'artiste, c'est justement révéler la trace de l'homme dans ses petites failles apparentes. Voici pourquoi elle ne dissimule pas les tasseaux, les vis, les stries du bois dans ses installations.

    Réfléchir sur l'homogénéisation d'un environnement avec lequel on peine à se mettre d'accord, dans lequel on se sent étranger. D'où sa volonté de collaborer avec ses voisins de Saint-Denis dans des projets artistiques, sans prétention aucune. Juste avec la volonté de porter ensemble un regard différent sur le monde environnant, à la fois si proche et si éloigné de nous. Le regarder « autrement ».

    Une démarche on ne peut plus contemporaine dans une aire où on peine à se reconnaître dans les espaces que l'on habite. Valentina vient à notre rencontre. Et à celle des autres, que ce soit dans des projets collaboratifs ou dans sa manière de s'adresser à chacun de nous dans des pièces exemplaires de messages métaphoriques. Ainsi se dresse le paysage artistique d'un artiste qui n'aura de cesse de nous surprendre.

  • Medellín al sol y al agua est un projet de l'artiste française Valentina Canseco et de l'urbaniste colombien Daniel Carvalho. Il envisage l'utilisation de médias tels que le dessin, la gravure solaire, la photographie et la vidéo. Cependant, c'est l'expérience de la marche et de la vie dans la ville qui articule l'ensemble du projet.

    Il part d'un exercice très basique, qui consiste à dessiner en prenant un objet réel comme référence. Dans ce cas, l'objet est la ville. Dans un premier temps, l'artiste parcourt chacun des 16 quartiers de Medellín, accompagné, parfois, d'un chauffeur de taxi très bien guidé, qui connaît non seulement les quartiers, leurs entrées, leurs sorties et leurs recoins, mais aussi comment passer sans être vu, condition indispensable pour visiter certains d'entre eux.

    Une ligne sereine et presque continue sur le papier définit ces lieux qui attirent l'attention de l'artiste. Vues de la ville, fragments de quartiers, façades de maisons deviennent des images vivantes, animées par les rythmes particuliers des toits, des escaliers, des grilles et des briques. Les dessins in situ*, qui sont ensuite gravés selon une technique qui fixe les images sur des panneaux solaires grâce à l'action du soleil et de l'eau, révèlent une ville qui vit en dehors de ce qui est planifié, tirant parti de manière créative des contraintes spatiales.

    Medellín al sol y al agua éveille la possibilité de voir, comme si c'était la première fois, la ville que nous traversons tous les jours, de la trouver agréable et amusante, mais aussi d'y reconnaître les traits qui la caractérisent, de trouver dans les éléments fonctionnels les décisions esthétiques et les manières singulières (y compris l'humour et l'ingéniosité) de résoudre les difficultés.

    *Dessins réalisés à partir de l'observation directe du lieu, sans la médiation de l'image photographique.

  • Valentina Canseco remplit lentement un carnet de croquis de Medellin, de son architecture et de ses modes de mobilité, une allure de caractère culturel qu'elle enregistre fidèlement. Consciente que la ville est divisée en zones de restriction physiques et psychologiques (en termes de sécurité ou de classe sociale), Valentina se tourne vers les langages communs qui unifient la communauté de la ville. Captivée par les vendeurs ambulants qui modifient les landaus pour en faire leur commerce et attirée par les structures civiques de base qui permettent le progrès social (accès à l'électricité, création de bibliothèques publiques), elle fait ici référence à la métaphore de la lumière et de l'instinct maternel pour souligner la nécessité de nourrir la croissance sociale.

Publications

2020 Catalogue Recycler Surcycler, #10, Fondation Villa Datris
2019 Edition Le 19 CRAC février/mai 2019
2018 Edition #0 et #1, Le 6b dessine son salon, édition d’artiste numérotée à 100 exemplaires, Saint-Denis, France
2017 Catalogue 62° Salon de Montrouge, France